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Monde à vivre
17 décembre 2014

La démarche

Modèle

 Qu’est-ce qu’implique de prendre un modèle organique pour appréhender le développement de la société humaine ? C’est d’abord de reconnaître que, en tirant de son environnement les ressources nécessaires pour se construire et s’organiser, celle-ci recourt à la même logique que le vivant. C’est en même temps d’affirmer qu’elle constitue un ensemble avec un développement qui lui est propre, et que ce dernier tend donc à intégrer _ tôt ou tard _ ceux de toutes les communautés et de leurs institutions.

 Aux temps de la «conquête du globe», les individus commencent par se regrouper, s’associer, se spécialiser, pour tenter d’assurer leur protection et la pérennité de leur famille, de leur descendance. Ainsi sont-ils, à l’intérieur de leur clan, de leur tribu, amenés à privilégier la coopération, ce qui leur permet d’économiser une part de leur énergie pour la consacrer collectivement à leur défense, voire le cas échéant, à l’appropriation d’un espace et de ressources supplémentaires. Et de même, ensuite, pour ces clans, ces tribus.

  C’est le schéma de l’évolution : l’organisation de groupes, de communautés territoriales, comme la genèse et le métabolisme des êtres vivants, consiste à convertir et assimiler les ressources conquises pour édifier leur propre structure. Si l’extraction des ressources extérieures peut susciter la compétition, c’est par contre l’interdépendance à l’intérieur qui impose la coopération.
Cependant, le rapprochement des individus, des communautés, s’il facilite leur développement grâce à l’organisation qu’il permet de mettre en place, implique par contre des contraintes nouvelles : celles, relationnelles, qui s’établissent du fait des dépendances mutuelles induites par la spécialisation; de nouveaux équilibres sont donc à rechercher. 

Stades

 Tout organisme connaît successivement plusieurs stades de développement qui en confirment la viabilité, et par là même en valident le modèle adaptatif. La graine, l’embryon, déploient les appareils destinés à fonctionner chez le futur individu; à lui d’en user à bon escient, en exploitant au mieux toutes leurs potentialités pour répondre aux situations les plus diverses, quitte à les anticiper. La germination, la gestation _ en milieu confiné _ se terminent là où débute un «rodage», l’apprentissage de la confrontation à un environnement élargi, complexe.
  Parmi les premiers paramètres à ajuster figurent ceux qui caractérisent l’échelle, les dimensions adéquates aux données d’espace et de durée. C’est le temps de la croissance : il s’agit d’abord de déterminer la «fenêtre» de régulation des échanges obligés avec l’extérieur. Une transition vers l’état adulte, où resteront à effectuer d’autres réglages pour optimiser et pérenniser les conditions d’adaptation.
  Au rang des écueils propres à cette étape, le gigantisme, qui la prolonge au-delà de ses objectifs, figeant l’individu, l’espèce, la société, dans un schéma «décalé» qui les expose à subir d’éventuelles mutations sans disposer de réponses appropriées, au risque d’une régression précoce : en effet, l’adoption d’un régime limité à une pure et simple expansion, fût-ce dans la diversité des démarches, requiert une consommation excessive d’énergie, au détriment de celle normalement dévolue au maintien d’un équilibre autonome.

  En fait, la véritable finalité de cette période est d’élaborer le projet de vie sur une base préalablement stabilisée, autorisant la poursuite assumée d’équilibres plus ambitieux.

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