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Monde à vivre

18 décembre 2014

Le schéma

Développement

  La viabilité d’un organisme vivant, quel qu’en soit le type, repose sur son aptitude à se développer, à poursuivre son développement, c’est-à-dire à découvrir et maintenir les conditions indispensables à :
- sa construction : multiplication et renouvellement cellulaire,
- son organisation : élaboration et spécialisation des tissus en appareils fonctionnels,
- son émancipation : adaptation progressive aux contraintes multiples de l’environnement,
- sa reproduction : préservation des solutions adaptatives en vue d’une réplication intégrale, éventuellement combinatoire (organismes sexués).

 Le développement individuel d’un organisme vivant implique donc :
- le fait de grandir, au moins dans un premier temps, notamment par l’extension des tissus due à la multiplication des cellules qui les constituent,
- l’acquisition et le maintien de potentialités d’échanges avec le milieu (congénères compris), grâce à la diversification des systèmes d’organes et à la spécialisation de leurs fonctions,
- le passage, d’un état de dépendance passive par rapport aux conditions extérieures, à une prise de contrôle de l’ensemble des appareils organiques, permettant d’agir sur son environnement.

 Schématiquement, trois étapes plus ou moins imbriquées : croissance, organisation, accession à l’autonomie.

 Ce schéma semble pouvoir aussi s’appliquer à toute communauté territoriale, où la croissance, d’abord démographique, vient à être tempérée par les exigences culturelles et économiques, imposant une distribution des rôles afin d’alléger le fardeau des contraintes subies par les individus et les collectivités et de leur permettre ainsi d’accéder à un maximum d’autonomie.
Cependant, de nombreux pays, dits «en développement», demeurent en dépendance, tandis que la plupart, (sinon l’ensemble) des pays dits «développés» tardent à assurer leur autonomie, sans cesse remise en question par l’édifice précaire de la finance internationale.

Maintenant, il est clair qu’un être vivant ne peut jouir de la plénitude de son développement que s’il peut maintenir _ outre sa capacité à digérer et assimiler _ la santé de ses organes et de ses cellules grâce à une répartition rationnelle de son alimentation et de ses activités, en quantité et qualité.

Serait-ce vraiment le cas pour notre monde planétaire ?

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17 décembre 2014

La démarche

Modèle

 Qu’est-ce qu’implique de prendre un modèle organique pour appréhender le développement de la société humaine ? C’est d’abord de reconnaître que, en tirant de son environnement les ressources nécessaires pour se construire et s’organiser, celle-ci recourt à la même logique que le vivant. C’est en même temps d’affirmer qu’elle constitue un ensemble avec un développement qui lui est propre, et que ce dernier tend donc à intégrer _ tôt ou tard _ ceux de toutes les communautés et de leurs institutions.

 Aux temps de la «conquête du globe», les individus commencent par se regrouper, s’associer, se spécialiser, pour tenter d’assurer leur protection et la pérennité de leur famille, de leur descendance. Ainsi sont-ils, à l’intérieur de leur clan, de leur tribu, amenés à privilégier la coopération, ce qui leur permet d’économiser une part de leur énergie pour la consacrer collectivement à leur défense, voire le cas échéant, à l’appropriation d’un espace et de ressources supplémentaires. Et de même, ensuite, pour ces clans, ces tribus.

  C’est le schéma de l’évolution : l’organisation de groupes, de communautés territoriales, comme la genèse et le métabolisme des êtres vivants, consiste à convertir et assimiler les ressources conquises pour édifier leur propre structure. Si l’extraction des ressources extérieures peut susciter la compétition, c’est par contre l’interdépendance à l’intérieur qui impose la coopération.
Cependant, le rapprochement des individus, des communautés, s’il facilite leur développement grâce à l’organisation qu’il permet de mettre en place, implique par contre des contraintes nouvelles : celles, relationnelles, qui s’établissent du fait des dépendances mutuelles induites par la spécialisation; de nouveaux équilibres sont donc à rechercher. 

Stades

 Tout organisme connaît successivement plusieurs stades de développement qui en confirment la viabilité, et par là même en valident le modèle adaptatif. La graine, l’embryon, déploient les appareils destinés à fonctionner chez le futur individu; à lui d’en user à bon escient, en exploitant au mieux toutes leurs potentialités pour répondre aux situations les plus diverses, quitte à les anticiper. La germination, la gestation _ en milieu confiné _ se terminent là où débute un «rodage», l’apprentissage de la confrontation à un environnement élargi, complexe.
  Parmi les premiers paramètres à ajuster figurent ceux qui caractérisent l’échelle, les dimensions adéquates aux données d’espace et de durée. C’est le temps de la croissance : il s’agit d’abord de déterminer la «fenêtre» de régulation des échanges obligés avec l’extérieur. Une transition vers l’état adulte, où resteront à effectuer d’autres réglages pour optimiser et pérenniser les conditions d’adaptation.
  Au rang des écueils propres à cette étape, le gigantisme, qui la prolonge au-delà de ses objectifs, figeant l’individu, l’espèce, la société, dans un schéma «décalé» qui les expose à subir d’éventuelles mutations sans disposer de réponses appropriées, au risque d’une régression précoce : en effet, l’adoption d’un régime limité à une pure et simple expansion, fût-ce dans la diversité des démarches, requiert une consommation excessive d’énergie, au détriment de celle normalement dévolue au maintien d’un équilibre autonome.

  En fait, la véritable finalité de cette période est d’élaborer le projet de vie sur une base préalablement stabilisée, autorisant la poursuite assumée d’équilibres plus ambitieux.

17 décembre 2014

Le sujet

Introduction

J’ai commencé par participer à des forums politiques : j’avais envie de développer mes propres idées sur le monde, mais sans me sentir obligé de prendre mes références dans tel ou tel parti. Ce qui ne veut pas dire que je n’aie pas une sensibilité politique. Mais j’éprouvais _ j’éprouve toujours _ le besoin d’analyser les faits avec le maximum de rigueur dont je serai capable. Pour chercher pourquoi on se heurte continuellement aux mêmes écueils, essayer de conduire mon raisonnement sans tomber dans les pièges de l’affectivité, savoir si cette façon de procéder apporte réellement quelque chose.

Et je me suis rendu compte que j’avais du mal à appliquer cette méthode à des discussions, parce que chaque participant, tout en enrichissant le débat, déroule son propre fil. Je me suis donc mis à bloguer, grâce à quoi, par messages successifs, j’ai pu formuler les différents aspects de mon opinion. Mais quand je me suis trouvé à court d’inspiration, je me suis demandé ce qu’on pouvait tirer d’un texte ainsi composé. Certes, chaque billet possédait sa logique, mais le tout lu à la suite laissait perplexe : qu’est-ce que j’avais bien voulu dire ?

Alors, j’ai cherché à ordonner tout cela, ce qui m’a amené à me donner des repères. Oui, mais lesquels ? Bien sûr, en définissant la méthode que je viens d’évoquer; mais aussi en précisant mes motivations : rechercher ce qui ne va pas sur la planète et dans notre tête, s’il n’y aurait pas un rapport entre les deux, et comment on pourrait s’en sortir. Voilà qui donne les contours de mon essai, que j'intitule : « Monde à vivre ».

Approche

Il n’a sans doute jamais été aussi téméraire de prétendre que nous sommes dans le meilleur des mondes, comme aussi difficile de tomber d’accord sur les diagnostics des problèmes qui nous tracassent _ et naturellement sur la manière de les traiter. Chacun, chacune, selon son éducation, s’appuie sur sa morale, essaie de l’appliquer à tous les événements proches ou lointains, actuels ou passés. Mais la morale change avec les temps et varie selon les lieux, les croyances et les coutumes. Comment alors, lorsque s’estompent les repères, retrouver les voies de l’entente? Un abîme, en effet, sépare les temps de la conquête du globe et celui de la mondialisation des échanges et de la communication : il nous faut maintenant, je le crois, apprendre à utiliser autrement nos ressources, valeurs comprises; ces dernières doivent donc être _ selon moi _ confrontées à leur origine, en vue d’un nouvel équilibre.

Car il nous arrive tout de même, au fil de notre expérience, de découvrir des points de rencontre, de rapprochement, qui nous suggèrent _ nous rappellent _ l’existence de références communes. Parmi celles-ci, des évidences : nous sommes tous des êtres vivants, des humains, des Terriens, avec les préoccupations qui s’attachent à cette triple identité. Quand il advient comme aujourd’hui que tout se brouille autour de nous, entre nous, reste, malgré tout, la certitude de cette appartenance. Que tout ce que nous avons appris, conçu, créé, en provient. D’où l’attitude prise, dans mon propos, de retenir les modèles du vivant et de l’humain pour décrire et tenter d’expliquer l’évolution, présente et récente, de la société humaine.

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